INTERVIEW de Philippe GASTAL par Jean-Charles SCHULER
J-C S. : A 33 ans, en mai 1972, avec le départ d’Albert Batteux, Roger Rocher pense à lui pour prendre la tête de l’équipe.
P. G. : Après 15 ans comme joueur, il entame sa deuxième carrière qui va être aussi brillante, pour ne pas dire plus brillante que la première. En effet, elle va avoir pour conséquence la montée de la fièvre Verte dans toute la France.
J-C S. : Tes souvenirs sur cette période ?
P. G. : Bien sûr, les images des victoires, des grands matchs de la Coupe d’Europe, la finale de Glasgow, mais un retour sur un souvenir personnel marquant.
Roby était un perfectionniste. Tous se rappellent des innovations qu’il a apportées au niveau des entraînements. Mais à une époque où il n’y avait pas de préparateur physique ou d’entraîneur spécifique pour les gardiens, j’ai été marqué par l’image suivante : après l’entraînement avec tous les joueurs, Roby se plaçait en tête-à-tête avec Yvan Curkovic pour une séance de tirs au but animée, pour que ce dernier puisse parfaire sa condition de gardien.
Enfin, n’oublions pas la confiance qu’il a toujours témoignée aux jeunes joueurs. Grâce à lui, nombreux sont ceux qui ont pu progresser dans leur métier !
J-C S. : D’où vient ce surnom de Sphinx ?
P. G. : C’est après la qualification face à Kiev, grâce à son flegme impassible dans la victoire comme dans la défaite (mais pour celles-ci, il n’en a pas connu beaucoup).
J-C S. : Il me semble qu’il n’a jamais digéré la défaite face au Bayern ?
P. G. : Absolument, il me l’a souvent confirmé. Blessure jamais refermée de cette injuste défaite, toutefois sans jamais accabler personne.
